de Crime en Plaqué Or

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Prologue.

Anaëlle : Qu’est-ce que je vais devenir maintenant ? Qu’est-ce que je vais faire, sans lui ? Je ne peux pas m’en passer… Je ne suis rien, sans lui ! Depuis vingt ans, il est tout pour moi… On s’était rencontré… Un petit ciné dans une petite ville sans importance… Là où j’habitais… Il était là par hasard… Il s’était arrêté pour la nuit… Il sortait, pour se distraire… C’était le mois où ils avaient refait la salle et j’étais impressionnée… Ça l’a fait rire... J’étais là, à en parler avec d’autres et il est venu nous voir… C’est la première fois qu’on s’est vus… Il nous a dit que ce n’était rien… Juste un petit cinéma de village… Il voulait toujours paraître connaître le meilleur… En imposer… Rien qu’à sa façon de s’habiller, on voyait qu’il n’était pas comme nous… Il se la jouait homme du monde et moi, je faisais ma rebelle, à dire qu’il n’y connaissait rien… Il n’aimait pas les défis… Il a voulu m’impressionner et il m’a emmenée à l’Opéra… C’est là que tout a vraiment commencé pour nous deux… Qu’il s’est passé quelque chose… Qu’on s’est dit, au fond de nous, qu’on continuerait notre chemin tous les deux… L’odeur de la salle… Les lumières… La musique qui nous emportait… Il était heureux ce jour-là... Et moi aussi… Qu’est-ce que je vais devenir toute seule ? Sans lui ? … On allait partout tous les deux… On n’ira jamais voir le Taj-Mahal ensemble… On devait y aller avec des amis… Toujours cette volonté d’en imposer… De ne pas aimer les défis… A je ne sais plus quelle soirée, on lui avait dit qu’il n’était pas capable d’arrêter une semaine… Il y en a un qui avait ajouté « et de tous nous emmener voir le Taj-Mahal… »… Et lui, avec sa prestance, son sourire serein, sa certitude, il avait dit : « d’accord »… On n’ira plus jamais nulle part ensemble… Comment je vais vivre, sans lui ?! Comment…

1.


Pierre est assis à la table. Il écrit. Réfléchit. Note quelque chose qui lui vient. Relis. Satisfait, il range son stylo. Regarde si sa collègue arrive. Regarde brièvement la liste.


Pierre : Pas facile…


Il regarde encore la liste, réfléchit. Marielle arrive.


Marielle : Bon. Je leur ai expliqué comment ça allait se passer. Ils sont dans une pièce assez vaste, ils ont de la place, de quoi boire ou manger mais Bernaud et Dammartin les surveillent pour qu’ils ne communiquent pas. Comment tu vois les choses ?

Pierre : Difficiles… Quand tu as un meurtre, un vol, une affaire isolée, ça va. Tu fouilles dans l’entourage des proches, des lieux. Tu vérifies les alibis, tu recherches les petits secrets, tu y vas à l’élimination. Mais là… Tout le monde était présent. Tout le monde pouvait matériellement agir à un moment ou à un autre. Tout le monde est suspect… Ça ne va pas être facile…

Marielle : Alors, on va fouiller. On va poser des questions. Il y a bien quelqu’un qui a vu ou entendu quelque chose ! Ce n’est pas possible qu’on puisse assassiner quelqu'un dans des conditions pareilles sans que personne ne soit témoin !

Pierre : On verra…

Marielle : Bon. On commence par quoi ? Tu me fais un petit topo ? Parce que je n’ai pas bien compris…

Pierre : Le mieux, c’est qu’on commence par la veuve. Elle t’expliquera les choses bien mieux que moi.

Marielle : Comme tu veux…


Pierre sort. Marielle regarde la liste de nom.


Marielle : Mouais…


Pierre revient avec Anaëlle, abattue.


Pierre : Par ici, madame. Asseyez-vous…

Marielle : Nous tenons à vous présenter toutes nos condoléances.


Un temps.


Marielle : Mais nous aurions besoin de vous poser quelques questions…

Pierre : J’aimerais que vous lui racontiez la raison de ce week-end.

Anaëlle : Vous ne pouvez pas le faire, vous ?

Pierre : Il vaut mieux que ce soit vous… Vous n’oublierez aucun détail qui pourrait m’échapper…

Anaëlle : Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?

Marielle : Expliquez-moi ce que vous leur avez dit à leur arrivée. Comment ça s’est passé ?

Anaëlle : Je… Je ne sais pas par quoi commencer…

Pierre : On va tout faire dans l’ordre. D’abord, nous sommes arrivés.


2.


Constant entre.


Constant : Si vous voulez bien vous donner la peine…


Chris, Agathe, Martha, Thierry, Pierre et Aldo entrent.


Constant : Euh… D’entrer… Je vais chercher madame…


Constant sort.


Agathe : Qu’est-ce qui se passe exactement ? Vous avez une idée ?

Thierry : Pfffff…

Pierre : On va vous expliquer.

Agathe : Moi j’ai reçu une lettre d’invitation.

Aldo : Oui. Une lettre qui parlait de récompense. Un prix. Un trophée pour être exact.

Martha : Il faut trouver un nouveau trésor ? Je suis très forte pour ça. Figurez-vous que…

Pierre : C’est là que vous êtes arrivée.


Anaëlle entre.


Anaëlle : Chers amis, chers invités, bonjour et bienvenue.


On répond « Bonjour », « Merci »…


Anaëlle : Je suis désolée de vous avoir fait attendre. Quelques petites affaires à régler… Mais vous avez pu patienter en admirant la demeure et son mobilier.

Chris : C’est charmant.

Martha : Ça me rappelle un hôtel à Bangkok où j’étais allée…

Thierry : Mourf…

Anaëlle : Vous aurez noté le plafonnier qui est d’origine et date du XVIIème.


On regarde le plafonnier en s’exclamant.


Anaëlle : Vous pourrez visiter le reste de la propriété avant le brunch, si vous le désirez.


On s’exclame.


Thierry : Excusez-moi ? On pourrait en venir au fait ?

Anaëlle : … Oui. Si nous vous avons faits venir ici, mon mari et moi, c’est parce que vous êtes des personnes extraordinaires à nos yeux. Entendez par là, des personnes qui se démarquent, qui…

Agathe : Oui, je vois…

Martha : Qui sont un peu aventurières, comme moi ?

Thierry : On pourrait finir ?

Anaëlle : … Oui. Des personnes qui se font remarquer, donc, par leur qualité et par des faits que nous admirons. Des actes que nous n’aurions jamais osé ou pu réaliser, raison de notre enthousiasme à votre égard. Nous avons donc décidé, mon mari et moi-même, de récompenser l’une de ces personnes que nous aurions aimé être, peut-être, si la vie...

Aldo : Ça, c’est bon ! C’est pour moi, ça !

Thierry : Mmmm…

Agathe : Et comment vous nous avez choisis ? Comment vous nous avez repérés ?

Anaëlle : Mais par les journaux… Pour toute sorte de raison, l’on a parlé de vous dans divers quotidiens ces derniers temps et cela ne nous a pas échappé…

Martha : Et qu’est-ce qu’on doit faire pour avoir ce trophée ? Il y a une épreuve ? Parce que je suis toujours prête, moi !

Aldo : Eh ! Moi aussi, je peux être prêt. Dans mon métier, il faut toujours être prêt.

Agathe : Moi aussi. Quand vous voulez.

Thierry : Bon ! Epreuve ou pas épreuve ?

Anaëlle : … Non. Non, non. Il n’y a pas d’épreuve. Nous avons découvert vos personnalités et vos prouesses dans les journaux mais nous ne vous connaissons pas. Nous allons pouvoir profiter de cette soirée pour faire votre connaissance et nous décider. La remise du trophée aura lieu demain, ce qui permettra de faire venir quelques journalistes…

Thierry : Mais, euh… Je veux dire… On gagne quelque chose avec le trophée ?

Anaëlle : Oui. Oui, oui. J’allais oublier de vous le dire. Nous offrons une petite prime avec. 150 000 euros.

Agathe : Ah ! Ouais, quand même !

Martha : Pas mal…

Thierry : Mmmmmm…

Aldo : Là, je ne dis pas non…

Anaëlle : C’est une somme que nous avons lancé en l’air, comme ça. On s’est dit, ce n’est pas beaucoup… Ce n’est pas peu non plus…

Anaëlle : Constant… Je vais vous laissez vous installer. Mon valet va vous accompagner. Constant ! Si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas à lui demander. Par contre, il faut être patient, il est un peu lent. Constant !


Constant entre.


Constant : Oui, madame ?

Anaëlle : Veuillez accompagner ces gens dans leur chambre, je vous prie.

Thierry : Je ne suis pas habitué au luxe, moi. Vous n’auriez pas une cabane dans le jardin ?

Anaëlle : Une cabane ?

Thierry : J’aime bien être tranquille. Isolé. Sans plein de monde qui me regarde. Ça vous dérange ?

Constant : Ben y’a bien le cabanon, mais je ne sais pas si…

Thierry : Très bien.

Anaëlle : Ma foi… Vous mettrez monsieur dans le cabanon puisqu’il le désire. Ce couple dans la chambre bleue. Mesdames sont dans la chambre violette, la petite chambre et la chambre du bout, avec vue sur le parc. Et vous leur servirez une collation ensuite.

Constant : Euh… Oui, madame…

Anaëlle : Je vous laisse, je vais voir en cuisine si tout est prêt. (soudain abattue : ) Et là, je suis sortie…


Chris, Agathe, Martha, Constant, Thierry et Aldo sortent.



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