d'Entremets


Entremets

Une pièce d’Eric Beauvillain


1.

Barbara : Bon. Tout me paraît parfait, non ?

Josy : Il y a intérêt ! Ça fait quatre fois qu’on vérifie et installe tout !

Barbara : Une dernière fois… On a le temps ? Quelle heure est-il ? Il faut qu’on soit prêtes à l’heure !

Josy : Ça va, on est dans les temps et tout est parfait. On ne va pas se retaper une vérification !

Barbara : Il faut que tout soit nickel. C’est le grand soir.

Josy : Faut pas pousser, c’est un soir comme les autres…

Barbara : Tu rigoles ? Ce soir, je te case ! Je te présente l’homme idéal !

Josy : Arrête… L’homme idéal, c’est comme l’Arlésienne, Dieu ou les fantômes : on en entend parler mais on n’en voit jamais. Faut arrêter d’y croire…

Barbara : Je te jure qu’il est parfait : sympa, décontracté, un physique comme tu les aimes, il prend tout du bon côté, il aime s’amuser, il

Josy : C’est bon, c’est bon, ça va, n’en jette plus ! C’est moi ou lui que tu veux caser ?

Barbara : Vous deux ! Ensemble. Je te jure qu’il est parfait !

Josy : Et pourquoi tu ne te l’es jamais fait s’il est si bien ?

Barbara : Je le connais depuis que je suis toute petite, ce serait presque un inceste !

Josy : Mouais… J’ai des doutes vu ce que tu m’as déjà proposé…

Barbara : Oui, non, j’avoue que je n’ai pas toujours eu la main heureuse, mais là, c’est garanti !

Josy : Moi, c’est garanti ! Puisque tu y crois, disons que moi, je te propose l’homme idéal.

Barbara : Tu as l’air bien sûre de toi…

Josy : Carrément.

Barbara : Alors vas-y, même question : pourquoi tu ne te l’es pas gardé ?

Josy : Attends, ne nous méprenons pas ! Je le trouve on ne peut plus chiant : il est maniaque, précis, soigné, ponctuel… Tu vas l’adorer ! Mais alors moi, je ne le supporte pas.

Barbara : Je le sens mal ton coup…

Josy : Moi, c’est le tien que je ne sens pas. Je suis sûre du mien !

Barbara : Non, c’est le mien qui est sûr !

Josy : On verra. Je vais le chercher : il a dû se garer pas loin. Mais comme c’est un garçon bien élevé, il ne veut pas débarquer sans être présenté…

Barbara : C’est mignon…

Josy : Tu vois ? Tu vas l’adorer ! Moi, je trouve ça très con.

Barbara : Il est juste soucieux des convenances. Ça fait très gentleman dans ce monde de brutes.

Josy : Qu’est-ce que je n’ai pas fait là, moi ! Je ne vous supporterai jamais tous les deux si vous sortez ensemble !

Barbara : Allez, va le chercher au lieu de dire des bêtises…

Josy : T’as raison. Si j’arrive trente secondes en retard, il va me faire une crise cardiaque… Non mais quelle idée j’ai eue…


Josy sort.


2.

Barbara : Bien, bien, bien, ne paniquons pas. Les glaçons sont au freezer, les verres sont propres, j’ai les plats au chaud et les glaces sont sorties, ça va aller, ça va aller.


On toque.


Barbara : Je suis bien coiffée, habillée… J’aurais peut-être dû mettre… Tant pis, c’est trop tard, allez.


Barbara va ouvrir, Steph’ entre.


Barbara : Mais tu es à l’heure ! C’est incroyable !

Steph’ : Quoi ? Ce n’est pas dans une demi-heure le rendez-vous ?

Barbara : Ah ! Non, c’est maintenant…

Steph’ : Moi qui voulais être en avance…

Barbara : Ah. Donc tu n’es pas vraiment à l’heure. Voilà qui me rassure.

Steph’ : Non, mais en fait, c’est parce que je voulais te parler…

Barbara : Tu as mis ça ?!

Steph’ : Quoi ? Il ne fallait pas ?

Barbara : Je t’ai laissé un message sur ton répondeur hier soir vu qu’à 23 heures tu n’étais pas rentré et que je n’arrivais donc pas à te joindre… Tu pourrais avoir un portable…

Steph’ : Ah ! Oui, c’est vrai ! J’étais mort de rire en l’écoutant quand je suis rentré, je me souviens ! Bizarrement, ce matin, il ne m’a même pas fait sourire… Je devais en tenir une bonne…

Barbara : Et tu n’as pas daigné suivre mes conseils vestimentaires pourtant judicieux ?

Steph’ : Euh… Ben j’étais occupé à chercher ce qui m’avait fait rire et euh…

Barbara : Mais regarde-moi ça ! Ce n’est même pas repassé !

Steph’ : On a de la chance, déjà : il n’y a ni trou, ni tâche…

Barbara : Idiot… Et je n’ai pas le temps de sortir mon fer, là…

Steph’ : Je crois que ça ira, ce n’est pas une cérémonie commémorative non plus. Il faut que tu arrêtes de me pouponner comme ça. Je suis grand, maintenant, tu sais…

Barbara : Honnêtement, je ne suis pas sûr qu’on puisse dire ça…

Steph’ : Bon, allez, souris, ça va bien se passer…

Barbara : Tu ne voulais pas me dire quelque chose ?

Steph’ : Si ! Il faut que je te dise quelque chose !

Barbara : Bon, ben après, alors. Viens m’aider à préparer le plateau apéritif.

Steph’ : Non, mais c’est important.

Barbara : Raison de plus pour qu’on se dépêche de préparer ce plateau ! Viens.


Barbara sort. Steph’ aussi, en soupirant.


3.


Ils viennent de sortir. Josy et Henri entrent.



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