de Bêêêlent Familles

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Bêêêlent Familles

Une pièce d’Eric Beauvillain

I. 1. L’annonce
Grégory entre par l’entrée.


Grégory : Je suis rentré… J’ai trouvé pile poil la couleur qu’on cherchait !


Nadège arrive de la cuisine.


Nadège : Ah ! Mon chéri ! J’ai une mauvaise nouvelle ! La… La police vient d’appeler : tes parents sont morts dans un accident de voiture.
Grégory : Les deux ?
Nadège : Oui.
Grégory : Mon père ET ma mère ?
Nadège : Oui.
Grégory : Bon. Tant mieux. Tu veux voir la couleur ? Je suis assez content de mon choix…
Nadège : Tant mieux ?
Grégory : Ils se faisaient vieux… A chaque fois que le téléphone sonnait, je craignais que l’un ou l’autre m’annonce la mort de l’autre ou l’un… J’avais des suées à chaque sonnerie ; maintenant, ça ira. Non, c’est bien, les deux à la fois, hop, c’est fait.
Nadège : Je… Tu réalises vraiment ce qui se passe, là ?
Grégory : Ah ! Oui, c’est embêtant, ça… Aïe…
Nadège : Tu as bien compris ce que j’ai dit ?
Grégory : Oui, oui… Mon père et ma mère sont… Oooooooh !
Nadège : Il me semblait bien…
Grégory : Ooooooooooh ! Non, non, non, c’est pas vrai, non !
Nadège : Tuuu… Penses bien à la mort de tes parents ? Pas un problème de peinture ?
Grégory : Oui ! Mes parents sont morts ! Les deux !
Nadège : Ça va aller mon chéri, je suis là…
Grégory : Ça veut dire que ma famille va venir !
Nadège : Sûrement…
Grégory : La famille de mon père ET la famille de ma mère !
Nadège : Ça sera l’occasion de les voir ; je ne les ai jamais vus, c’est bien. Enfin, c’est bien…
Grégory : Ce n’est pas bien ! Pas bien du tout ! C’est affreux !
Nadège : A ce point ?
Grégory : Pire ! Ils s’entendent comme chiens et chats ! Il y a deux ans, je n’ai pas voulu aller aux noces de vermeil de mes parents pour cette raison ! Parce qu’ils venaient tous !
Nadège : Ils habitent à huit cents kilomètres, on a le temps de s’organiser…


On toque.


Grégory : Ce sont eux !
Nadège : Déjà ?
Grégory : Je ne suis pas là ! Je suis mort aussi ! Qu’ils repassent prendre de mes nouvelles plus tard !
Nadège : Ne dis pas de bêtises…


Nadège va ouvrir à l’entrée.


2. Première arrivée
La famille maternelle entre, sauf tortue.


Jean-Yves : Pardon, vous.
Nadège : Aïe.
Mélanie : Pardon…


La famille maternelle, sauf Tortue qui entre, se précipite sur Grégory pour l’entourer, il n’y a que les deux bras qui émergent.


Véronique : On est arrivé ?
Jean-Yves : Venez ! Oh ! Le pauvre !
Anne-Laure : On est de tout cœur avec toi !
Mélanie : On va te soutenir à fond.
Véronique : Ah ! Oui, c’est là…
Grégory : Aïe ! Mon œil !
Mélanie : Pardon…
Jean-Yves : On est tous avec toi, tous avec toi !
Anne-Laure : On ne va pas te laisser tomber !
Mélanie : On fera tout ce qu’il faut pour t’aider à reprendre du poil de la bête !
Véronique : Ah ! Grégory !
Grégory : Outch ! Mon pied !
Mélanie : Pardon…
Jean-Yves : On va te soutenir, tu vas voir !
Anne-Laure : Je suis tellement contente de te revoir !
Mélanie : Si tu as besoin, tu peux compter sur nous !
Véronique : Nous sommes là !
Grégory : Ouille ! Mes…
Mélanie : Pardon…


Tortue a atteint le groupe, Nadège l’a contourné pour se trouver à cour.


Véronique : Ooooh ! Mon pauvre…
Jean-Yves : C’est ta femme ?
Anne-Laure : C’est sa femme !
Mélanie : C’est sa femme ?


Tandis que la famille se jette sur Nadège, Tortue se jette sur Grégory.


Jean-Yves : Mais venez ! Oh ! Ma pauvre ! Oh ! Le pauvre !
Anne-Laure : On est de tout cœur avec lui !
Mélanie : On va le soutenir à fond. T’en fais pas ! On peut se tutoyer ?
Véronique : Perdre ainsi tes parents, oh ! Mon pauvre chéri…
Grégory : Oui, merci, tata.
Nadège : Aïe ! Mon œil !
Mélanie : Pardon…
Jean-Yves : On est tous avec lui, tous avec vous !
Anne-Laure : On ne va pas le laisser tomber !
Mélanie : On fera tout ce qu’il faut.
Véronique : Heureusement que tata est venue, hein ?
Grégory : Oui, c’est gentil, mais
Nadège : Outch ! Mon pied !
Mélanie : Pardon…
Jean-Yves : On va le soutenir, tu vas voir !
Anne-Laure : Je suis tellement contente de te rencontrer !
Mélanie : S’il a besoin, il peut compter sur nous !
Véronique : Tu verras, quand on a la famille, c’est toujours mieux !
Grégory : Justement, à ce propos…
Nadège : Ouille ! Mes…
Mélanie : Pardon…
Véronique : Où ça, sa femme ?
Jean-Yves : Bon, ben on est bien content d’arriver quand même, nous…
Anne-Laure : On est venu en stop, dès qu’on a su. On a rencontré des gens, géniaux !
Mélanie : D’ailleurs, j’en fais quoi du rétroviseur que vous n’avez pas voulu que je rende au dernier ?
Véronique : Oooooh ! Elle est là !


On toque. Tortue se jette sur Nadège.


Nadège : Grégory, ne me laisse pas !
Grégory : Je te l’avais dit… Et tu n’as pas vu le pire…


3. Seconde arrivée
Grégory ouvre l’entrée.


Véronique : Ooooh ! Ma pauvre petite ! Mais vous allez voir, Tata est là.
Jean-Yves : On est tous là ! Allez ! Le câlin !
Anne-Laure : Oh ! Ben oui, le câlin !


Pendant que la famille maternelle serre Florence dans ses bras, la famille paternelle entre, entourant Grégory et avançant, le coinçant entre eux. L’un d’eux a posé un sac par terre.


Gaëlle : Allez ! Tout le monde le soutient, comme on a répété !
Claire : Cher Grégory, nous te présentons par la présente tous nos vœux de compassion.
Sylvie : Ouais, on est très triste pour toi, tout ça…
Clémence : On est surtout contents d’arriver ! Quelle idée d’habiter aussi loin !
Gaëlle : Allez, toi !
Evelyne : Mais je ne trouve pas de place, ooooh, Grégory, on est si tristes pour toi !
Gaëlle : Allez, le câlin !!! Le câlin, ça fait du bien, ça détend on a dit, mince, quoi !
Claire : Oui, oui, cher Grégory, daigne recevoir toute l’affection qu’en pareil moment, nous, nous…
Sylvie : C’est ça, les larmes de crocodile sinon on va se faire taper dessus…
Clémence : Non, mais là, tout le monde poisse après un pareil trajet …
Gaëlle : Le câlin ! T’es avec nous, toi ?!
Evelyne : Oui, mais c’est parce qu’il n’y a pas de place et ooohohooooo…


Grégory sort entre les jambes de tout le monde pour revenir au milieu ; la famille maternelle lâche Florence qui s’échappe pour rejoindre Grégory.


Nadège : En effet, je ne m’attendais pas à ça !
Grégory : Et tu n’as pas vu le pire…
Nadège : Parce qu’il y a pire ?


La famille paternelle se sépare, la famille maternelle se mettant en arrêt quand il la voit sauf Tortue qui continue son câlin sur Chienne.


Véronique : Oui, allez, le câlin !
Mélanie : Non, mais c’est moi, ça…
Claire : Je crois que nous avons bien tout fait comme nous l’avions préparé. C’était plutôt bien, non ?
Gaëlle : Ben où il est passé ?
Sylvie : Pffff… Les décès, moi, ça m’gaaaaave…
Clémence : Eh ! Ben voilà, je suis toute froissée !
Evelyne : On l’a écrasé ! Ooooh ! On l’a… Oooooh !


4. Clan contre clan


STUPEFACTION
Jean-Yves : Tiens… La famille rapace… Je me disais bien que ça ne sentait pas bon, d’un coup…
Gaëlle : Ah. La famille cent pour cent de matière grasse, zéro pour cent de matière grise…
Mélanie : Il faudrait déjà dépasser le mètre cinquante-huit pour se croire supérieur à tout le monde…
Clémence : On n’a pas de leçon à recevoir d’une famille où on arrête l’éducation des enfants à deux ans…



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