de Colza Trip

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1. Accueil et découvertes


Une vieille table en bois, des chaises et/ou tabourets rustiques. Quelques coussins dans un coin.
On entend la voix de Lillian, hors scène.


Lillian : Posez ça là, on s’en occupera après…


On entend quelque chose qui tombe et Lillian encore :


Lillian : Laisse, c’est pas grave…


Norman, Romain et Sandy entrent, observateur cet intérieur, visiblement circonspects. Pour les besoins des didascalies, ils entrent à cour mais ils peuvent entrer du centre ou de jardin si vous préférez… Peu de temps après, Lillian arrive.


Lillian : Voilà, les gamins ! Bienvenue chez moi ! Je m’appelle Lillian.


Patrick entre à son tour.


Patrick : Il faut que je m’asseye ! J’en peux plus ! La mission commando dans le purin, les 25 minutes en tracteur… La dernière fois que je suis monté sur un tracteur, j’avais 6 ans et c’était sur un manège…

Romain : P’tite nature…

Norman : Ouais… L’idée d’aller nous chercher à la gare avec un tracteur, c’était…

Sandy : Un tracteur vert pomme ! La honte…

Lillian : No stress… Qu’est-ce qu’elle fait… Euh… Comment, déjà… Anne-Eglantine…

Sandy : Je crois qu’elle essaye de zigzaguer entre les flaques de boue…

Romain : Ah ! Ça… Si elle veut venir à la campagne, il faut qu’elle assure. Sinon, elle ne vient pas.

Lillian : Je vais aller l’aider, installez-vous…

Romain : Pffff… Les filles…


Lillian sort.


Patrick : Cinq minutes, j’en peux déjà plus ! Et cette odeur…

Norman : C’est vrai… Il doit y avoir un cadavre de chien ou de rat dans le coin…

Sandy : Non, non, l’odeur, c’est lui…

Romain : En tout cas, les filles, vous avez du ménage pour vous occuper !


On entend en coulisses :


Lillian : Allez, pose ça là…

Anne-Eglantine : Je ne peux pas…

Lillian : Mais si, mais si. Voilà.


On entend un cri d’Anne-Eglantine et Lillian entre.


Anne-Eglantine : Je n’en peux plus ! On marche depuis des heures, là ! J’ai mal aux jambes, au dos, partout ! Je regrette la ville ! La ville et son métro !

Lillian : Allez… Vous respirez de l’air ici, au moins…

Anne-Eglantine : C’est…

Lillian : … chez moi ! Bienvenue ! Je m’appelle Lillian.

Anne-Eglantine : C’est un enlèvement, c’est ça ? Vous voulez une rançon ?

Sandy : Tu rigoles ? Il ne nous libérera jamais…

Lillian : No stress… Bon. Il y a presque tout le monde, il m’en manque une…

Patrick : Il manque une fille ? Mince…

Romain : C’est bien. Elles seront plus nombreuses pour l’entretien.

Lillian : En tout cas, bienvenue, c’est ici que vous allez passer le prochain mois. Avec moi. Alors c’est… Euh… Hein ? Euh… C’est bien, quoi.

Norman : C’est isolé… Le bois à traverser pour arriver ici…

Lillian : Oui, enfin, alors avant, c’était un chemin, mais je n’ai pas le temps de l’entretenir alors les buissons poussent, les arbres… Mais c’est bien, c’est la communion avec la nature… No stress…

Romain : C’est bien ! C’est la vie à la dure ! La vie des vrais hommes !


Romain claque dans le dos d’un garçon qui grimace de souffrance, voir d’incrédulité ou de haine.


Patrick : Il y a des filles dans le voisinage ?

Lillian : Mes plus proches voisins, ils sont à deux kilomètres. C’est le cimetière…

Patrick : Ah…

Sandy : Cool…

Lillian : On est tranquille pour faire du bruit : on est tout seul.

Norman : Sympa… On ne sait jamais ce qui peut arriver quand on est isolé du monde…

Anne-Eglantine : Dîtes… Votre maison, là… Elle a été dévastée par la tempête de 99 ? Vous n’avez rien pu faire ?

Lillian : Non… C’est moi qui l’ai faite. Quand je l’ai acheté, c’était tout en ruine. J’ai tout refait tout seul. C’est bien, hein ?

Patrick : Quoi ? Vous avez fini ?

Sandy : C’est la maison, ici ? Je croyais que c’était la grange !

Anne-Eglantine : C’est un cauchemar…

Norman : Non, c’est bien… On sent une ambiance…

Lillian : Allez… On va s’installer et je vous présente mon cochon.

Anne-Eglantine : Un cochon ?! Il y a un cochon !

Patrick : Qu’est-ce qu’on va faire avec un cochon ???

Lillian : Vous allez le nourrir…

Sandy : On va nourrir le cochon ? Ça va pas ?

Romain : Allez… Tu peux bien lui donner à manger, c’est que du jambon… Un jour, c’est lui qui te nourrira !

Norman : On pourra le manger ?

Lillian : Ah ! Non, non, on s’en occupe ! Communion avec la nature ! Vous verrez : Cellophane est un superbe cochon.

Patrick : Un cochon qui s’appelle Cellophane ! Je rêve !

Lillian : Vous verrez, il est très affectueux…


On entend Mireille dehors qui appelle :


Mireille : Y’a quelqu'un ? Ouhou !

Lillian : Ah ! Je crois qu’on a retrouvé celle qui nous manquait…

Sandy : Youpi… C’est palpitant…

Lillian : J’arrive, je vais l’accueillir.

Patrick : Je viens aussi !

Romain : Mais arrêtez de toujours être aux petits soins pour les filles, comme ça ! Elles peuvent se débrouiller…

Patrick : C’est pas pour aider, c’est pour mâter…

Romain : Ah…

Sandy : T’es vraiment un pauvre type, toi !

Anne-Eglantine : Un cochon…

Romain : Non, mais ça va, c’est pas moi qui suis allé mâter !

Anne-Eglantine : Un cochon, je n’en reviens toujours pas… On va vivre avec un cochon comme voisin !


Patrick arrive.


Patrick : Je retire ce que j’ai dit pour la fille qui manquait ! Pas mince…


Lillian entre, aussitôt suivi – si ce n’est pas dépassé – par Mireille.


Mireille : Oh ! Là, là ! C’est ici ? J’ai cru que je ne trouverais jamais. Heureusement qu’il y a eu ce monsieur qui connaissait… Parce que je viens du train mais je ne sais pas ce que j’ai fait… J’ai bien aimé leur wagon restaurant. Heureusement d’ailleurs parce que huit heures de route sans manger ! Oh ! C’est rigolo, c’est plein de coussin… Comme chez mon oncle quand il est revenu du Maroc, il a installé plein de coussin comme ça. Par contre la camionnette du voisin, c’est pas confortable mais heureusement qu’il m’a trouvée. Je cherchais un distributeur. C’est les autres avec qui on va passer le mois ? Parce que moi, je m’appelle Mireille, c’est mes parents qui m’ont envoyé parce que j’espère qu’on mangera de la cuisine d’ici hein, à la gare, ils n’ont aucun distributeur, c’est fou tout de même, après 8 heures de trajet ! Non ? Vous ne dîtes rien…


Un temps.


Patrick : Elle ne respire jamais ?

Romain : T’es obligée de parler tout le temps comme ça ? C’est vital ?

Lillian : No stress… C’est bien qu’elle parle, c’est naturel, le retour à la nature !

Sandy : A cette vitesse, on va redevenir des hommes préhistoriques !

Anne-Eglantine : Oh ! Non ! Le portable ne passe pas ! On est coupé du monde ! On ne nous retrouvera jamais !

Norman : Ou alors, dans quel état…

Mireille : Bon ! Vous avez déjà fait quoi avant que j’arrive parce que j’ai une petite faim et mes affaires, je les pose où ? Parce qu’on va bien dormir quelque part, non ? Chez moi…

Romain : Oh, oh, oh ! Laisse le monsieur répondre à une question avant d’en poser une autre !

Lillian : Bon, alors déjà, moi, c’est Lillian, hein… Et vous me dîtes « tu », sinon j’ai l’impression d’être vieux… Pour les chambres, y’en a par là ( il montre cour ), par là ( il montre jardin ) et une ou deux au fond de la grange… Vous faites comme vous voulez, il n’y a pas de règle…

Sandy : Pas de règle ? On peut faire ce qu’on veut ?

Norman : On peut graver son nom sur les animaux ?

Lillian : Ahaha ! De l’humour ? On va bien s’entendre, les gamins !

Anne-Eglantine : Il y a des chambres spacieuses ? Individuelles ?

Patrick : Quelle fille veut en partager une avec moi ?

Mireille : Ah ! Ben moi, je veux bien…

Patrick : Oui, mais non…

Romain : La vraie question est : laquelle fait les lits ?

Lillian : Ah ! Non, mais les lits c’est vous tous qui les faites…

Anne-Eglantine : Vous n’avez pas de personnel ?

Sandy : C’est quoi cette blague ?

Norman : Bah… Ça ne me changera pas du centre…


Un temps où on regarde Norman sauf Romain qui finalement enchaîne :


Romain : C’est nous qui faisons les lits ?!

Lillian : Ah ! Oui, ici, chacun fait son lit. Je vais vous montrer où il y a les outils, le bois, les clous…


Tout le monde le regarde avec des gros yeux.


Lillian : Voyez, quand on est arrivé, la grange ? C’est pour les outils. Et derrière, c’est les bois, la forêt, quoi. Faut couper son arbre. Avant la nuit de préférence…


Tout le monde se regarde, mal à l’aise.


Lillian : Je rigole ! No stress… Je croyais que vous aimiez l’humour… Bon, allez ! Hop ! Aux chambres ! Je vous aide à prendre les bagages.



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