de L'Heureux Mort


L'Heureux Mort

Une pièce d’Eric Beauvillain


A et B, asexués tous deux s’installent. Il est minuit, c’est l’ouverture de leur bureau. C entre, asexué aussi. Le décor est simpliste (peu de moyens) et dans les tons blanc cassé. Les trois sont habillés de beige ou de gris, légèrement moins cossu pour C.


C : On peut y aller ?

A : Oui, oui…

B : Il y en a beaucoup ?

C : Un pour le moment.

A : Un seul ?

C : Ça commence calme, oui…

B : Ne touche pas à ça, je te l’ai déjà dit !

C : Pardon…

A : Il est comment ?

B : Qui ça ?

C : Comme les autres, décontenancé…

B : Ah ! Mais on va voir ! Tu sais bien que ça porte la poisse de demander avant !

A : Mais non, c’est de la superstition, ça…

B : Non, c’est vrai ! Je sens que ça va mal se passer…

A : Là, là, ce que tu peux être vieux jeu…

C : En tout cas, je ne peux pas le renvoyer…

B : C’est bien dommage, ça, tiens…

C : Bon. Je fais entrer ?

A : Oui. Et tu restes pas loin, ça va le rassurer…


C sort.


B : Mais qu’est-ce qui t’as pris de demander comment il était !

A : Oh ! Ça va, c’est pas la mort…

B : C’est pas la… ! Mais tu cumules, aujourd’hui, c’est pas possible !

A : Excuse, ça m’a échappé…

B : Et pour ta gouverne, le dernier qui a demandé « comment il était » avant qu’il ne rentre, il s’est retrouvé nez à nez avec Hitler ! Si ça porte pas la poisse, je sais pas ce qu’il te faut…

A : Comprends pas… Ça ne devait pas être difficile ?

B : Tiens ! Et la première règle, alors ?

A : Ah ? Il…

B : Oui. Remarque, je ne sais pas s’il était sincère, mais il s’est bien débrouillé…


Un temps.


B : Bon. Qu’est-ce qu’ils font !

A : T’es énervé, toi…

B : Il nous dit « je le fais entrer » et il le fait pas entrer…


C entre, suivi de D.


A : Eh ! Ben, voilà…T’es trop nerveux, aujourd’hui…

C : J’ai un petit problème…

B : Tiens ! Ça commence, on a la poisse !

A : C’est quoi ?

C : Il ne veut pas lâcher les preuves…

B : Qu’est-ce que je disais !

A : Bon, c’est pas très grave, on va gérer ça… Merci.

C : De rien…


C sort.


B : Bien, asseyez-vous là.


D s’assied.


A : Voulez-vous bien me donner cet œuf et cet oreiller, s’il vous plaît.

D : Non ! Non, je… C’est à moi !

B : Eh ! Bé, ça va pas être facile… On a la poisse…

A : Bon, ça va, j’ai compris. On discutera superstition et coïncidence plus tard. Pour le moment, on a un boulot à faire, alors un peu de professionnalisme, s’il te plaît.

B : Ok, ok… Très bien. Nous savons que ces objets sont à vous, mais nous en avons besoin.

D : Non ! Non, je ne… Ils sont à moi ! Je ne… Ne les touchez pas ! Ils sont à moi !

B : Soyez raisonnable…

D : Je ne vous les donnerai pas, je… Ils sont à moi ! C’est à moi !

B : Ecoutez… Ici, ils ne vous serviront plus à rien. Soyez gentil et donnez-les-moi.

D : Non ! N’approchez pas !

B : Vous n’avez rien à craindre.

A : Bon, laisse tomber, on s’occupera de ça plus tard.

B : Ouais…

A : Savez-vous où vous êtes ?

D : Non… Non, je… Je suis où ? Qui êtes-vous ? Pourquoi j’ai plus… que ça ?

B : C’est pas vrai ! Qu’est-ce qu’il a foutu, l’autre !

A : Il n’a pas dû avoir le temps de…

B : Pas le temps ? C’était le seul ! Tu vas voir…


B appuie sur le bouton de l’interphone.


A : Bien. Ce n’était pas à moi de vous le dire, mais… Euh… Bon. En un mot, vous êtes mort.

D : Je suis…

A : Désolé d’être abrupt, je ne suis pas formé pour ça…


C entre.


B : C’est quoi ce cirque ? Il ne sait pas pourquoi il est là, qui nous sommes… Qu’est-ce que vous avez foutu ?

C : Je… J’essayais de récupérer les preuves, mais il voulait pas, alors… Et puis vous m’avez perturbé avec votre superstition…

A : Ah. Tu vois…

B : C’est ça, ça va être ma faute ! Dîtes donc, vous auriez quand même pu lui expliquer à défaut de récupérer les preuves.

C : Il n’est pas très… réceptif…

B : Mais c’est votre boulot !

C : Je suis que stagiaire, moi !

A : Bon. Vous avez fait sa fiche ?

C : J’étais en train…

B : Alors allez-y au lieu de rester planter là !


C sort.



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