Extraits
de Tout Conte Fait
Tout Conte Fait
Une pièce d’Eric Beauvillain
1.
Kerpstaag : Raaaaaaaaaaaah !
Thiriiz : Eh ! Bien, mon enfant… Quel motif à tant de colère ?
Kerpstaag : J’en ai assez, Mère ! Je ne comprends pas pourquoi la princesse Florinelle ne m’aime pas ! J’ai tout fait, pourtant !
Thiriiz : Qu’as-tu fait, mon enfant ?
Kerpstaag : Je lui ai porté un bouquet des chardons qui poussent dans notre contrée ! Elle les a jetés par la fenêtre !
Thiriiz : Peut-être n’aime-t-elle point les fleurs…
Kerpstaag : Je lui ai fait concevoir une armure sur mesure du fer de nos terres ! Elle n’en a point voulu !
Thiriiz : Peut-être est-elle trop fragile pour la porter… As-tu songé aux compliments ?
Kerpstaag : Je n’ai point cessé de lui répéter qu’elle était belle comme Flèche, ma jument ; que ses cheveux étaient soyeux comme sa crinière ! Elle me repousse !
Thiriiz : Peut-être n’est-elle pas sensible à l’amour que tu portes à ta jument… Mais pourquoi tiens-tu tant à cette fille ? Je t’en ai présenté tant d’autres…
Kerpstaag : Les autres ne m’intéressent pas !
Thiriiz : Pourtant, la princesse Pimprenelle était particulièrement attrayante…
Kerpstaag : Elle râle tout le temps ! Ça m’énerve, je ne supporte pas ça !
Thiriiz : Et la princesse Tendrissandre ? Elle était calme et sereine…
Kerpstaag : Elle était plus grande et plus large que moi. De quoi aurais-je eu l’air à ses côtés ?
Thiriiz : Il y avait la princesse Guenedon. Ni trop belle, ni trop grande…
Kerpstaag : Elle est plus intelligente que moi. Toujours à raconter des choses que je ne comprenais pas ; j’avais l’air encore plus bête que je ne le suis.
Thiriiz : La princesse Craminelle ? Tu aurais brillé d’intelligence avec elle.
Kerpstaag : Elle ne mange que des légumes ! Ce n’est point une vie ! Et puis elle ressemble à une courge.
Thiriiz : Soit. Et qu’est-ce que celle-ci a de plus ?
Kerpstaag : Elle a plein de terres arborées ! Ça doit regorger de gibier ! Je pourrais y chasser à foison !
Thiriiz : Nous avons des terres arides, certes, mais pleine d’un minerai que les autres Royaumes nous envient…
Kerpstaag : Ce n’est que caillasse, Mère ! Impossible d’y faire courir Flèche au risque de lui casser une jambe ! Florinelle possède de longues étendues de prairie, je pourrais y chevaucher à loisir… Elle a tout pour elle ! Je la veux ! Je la veux ! Je la veux !
Thiriiz : Alors, tu l’auras.
Kerpstaag : Et comment ? Elle ne me prête point attention !
Thiriiz : Te souviens-tu de ce combat à l’épée contre le prince Montverbier ?
Kerpstaag : J’avais gagné. Et pourtant, je ne suis pas fort à l’épée…
Thiriiz : C’est parce que j’avais donné ordre au forgeron de fêler son épée… Et ce tournoi de tir à l’arc sur le domaine de Gambestan…
Kerpstaag : J’avais gagné aussi. Et pourtant, je ne suis pas fort à l’arc…
Thiriiz : Parce que j’avais fait mettre un produit dans les yeux de tes adversaires pour les rendre aveugle. Et te souviens-tu de Ganacée ?
Kerpstaag : La toute moche qui s’est pourtant mariée avec Malaath ?
Thiriiz : Je n’y suis pas pour rien…
Kerpstaag : Donc, c’est possible ! Je gagne à tout et pourtant, je ne l’ai toujours pas !
Thiriiz : Rassure-toi, mon fils. Si tu la veux, tu l’auras. Ta mère te le promet !
A
Il était une fois, dans un royaume lointain et aujourd’hui oublié, la Reine Clarissia, aimée par son peuple, adulée, admirée pour sa beauté, sa bonté et sa loyauté. Au-delà de cette façade, l’on ne savait pas qu’elle était froide, dure, envieuse et qu’elle ne s’intéressait qu’au profit. Elle avait deux filles : Célimendre qui était revêche et jalouse autant que Florinelle était douce et belle… et amoureuse d’un homme valeureux mais sans fortune.
2.
Annonce : Florinelle et Landramor !
Florinelle : Mère ! Voici l’homme dont je vous avais parlé.
Clarissia : Ah… Et que me veux-tu… ?
Landramor : Landramor, Reine Clarissia.
Clarissia : Eh! Bien que me veux-tu, Landramor ?
Landramor : Majesté, j’ai l’honneur de vous demander la main de votre fille. Je l’aime, elle m’aime, nous nous aimons.
Clarissia : Vous vous aimez. Cela est bien joli mais qu’as-tu à lui offrir ?
Landramor : Tant de choses ! Tout l’amour de la terre ! Les fleurs qui embaument, le soleil qui nous inonde de sa chaleur, le vent dans ses cheveux et le pépiement des oiselets.
Clarissia :Tout cela, elle peut déjà le posséder...
Landramor : Je lui composerai chaque jour des poèmes pour vanter ses beautés et qualités ; je lui prouverai à chaque instant par mes sonnets et mes verbes combien je tiens à elle !
Clarissia :Mais encore ?
Comme ce n'est pas agréable de lire des kilomètres de pages sur internet, vous pouvez télécharger le début de la pièce en cliquant ICI ou me demander le texte avec le formulaire de contact (en précisant le titre de la pièce, est-ce utile de le notifier ?)